(Actualisé avec nouveaux résultats partiels, déclaration de l'opposition)
ABIDJAN, 1er novembre (Reuters) - Le président sortant de Côte d'Ivoire, Alassane Ouattara, semblait dimanche bien parti pour remporter un troisième mandat, la commission électorale le donnant en tête dans chacun des 26 départements où a déjà eu lieu le dépouillement de l'élection présidentielle de la veille, boycottée par l'opposition et marquée par des violences.
Alassane Ouattara, 78 ans, a remporté au moins 90% des suffrages exprimés dans la majorité de ces départements, qui sont pour la plupart des bastions de son camp. Le pays compte au total 108 départements.
Ce résultat n'est pas surprenant puisque l'opposition avait appelé au boycott du scrutin, estimant que la constitution empêchait le chef de l'Etat de se représenter après avoir effectué deux mandats.
Alassane Ouattara avait rejeté ces arguments en jugeant que la réforme de la constitution de 2016 l'exonérait de la règle des deux mandats maximum et lui permettait d'en briguer un nouveau.
La campagne électorale a été marquée par des violences dans lesquelles plus de 30 personnes ont trouvé la mort. Et cinq autres personnes au moins ont été tuées dans des affrontements samedi dans le centre du pays, ont annoncé les autorités dimanche.
Dans un communiqué commun, deux candidats d'opposition, l'ex-président Henri Konan Bédié et l'ex-Premier ministre , Pascal Affi N'Guessan ont déclaré qu'une trentaine de personnes avaient été tuées depuis samedi, sans plus de précision.
"L'opposition appelle à partir de cet instant à la mobilisation générale pour bloquer cette dictature", a dit Pascal Affi N'Guessan à la presse.
Il a ajouté que moins de 10% des électeurs s'étaient rendus aux urnes, sans fournir de preuve à l'appui de ce chiffre.
Aucune estimation officielle de la participation n'a été rendue publique mais un observateur indépendant a déclaré que 23% des bureaux de vote n'avaient pas ouvrir samedi à cause de manifestations et de blocages de l'opposition, qui a dans certains cas menacé les responsables des bureaux.
Après avoir déclaré en mars qu'il ne briguerait pas un troisième mandat, Alassane Ouattara avait décidé de se représenter après la mort soudaine de son successeur désigné, le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly, en juillet.
(Aaron Ross, Ange Aboa et Loucoumane Coulibaly; version française Nicolas Delame et Marc Angrand)
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